lundi 29 août 2011

Unis




Lorsque j’ai vu un petit encart dans un quotidien libanais de l'annonce d'une exposition à Ehden il y a qqs jours , j’ai eu un flash-back: je me suis revue il y a qqs années feuilletant des vieux magazines de la Revue du Liban que j’avais récupére de chez ma tante qui partait en exil enfin après 30 ans d’attente. Elle avait vecu tts les guerres libanaises et finalement avait realisé son rêve à 75ans.
Bref je me suis revue interloquée face à cet article témoignage de 2 jeunes artistes libanais de 28 ans, Pierre et Milad tombés sous les balles d’un massacre en 1983. J’ai longtemps regardé cette photo, elle était tellement puissante que je ne pouvais m’empêcher de me demander qu’elle était la vie de ces 2 copains. Une idée restait en attente faisait son chemin, derriére cette tragédie j’avais envie de retrouver leurs oeuvres, temoignage en 2 temps d’un drame humain et le drame tt entier d’un pays. Et puis trés vite j’ai abandonné cet élan du moment qui me semblait trop voyeuriste.
Des années plus tard il y a qqs jours exactement ma route recroise l’histoire de cet article à travers l’annonce d’une exposition à Ehden de Pierre. Comment expliquer ce hasard, j’étais tt simplement interpellé. La décision fut trés rapidement prise, aller à Ehden, à l’hôtel Belmont et rencontrer les oeuvres . A ma surprise les 2 soeurs de Pierre étaient présentes, et une grande salle était couverte de dessins au fusain au trait sec et cassant. Des corps d’hommes cernés, enfermés, mutilés.
Présage inconscient du jeune artiste, la soeur de Pierre me dit que tt en lui était exceptionnel, particulier et que donc même sa mort le fut. Elle m’a dit aussi qu’il leur a fallu bcp de temps, presque 30 ans pour pouvoir ouvrir cette caisse ou ts ses dessins étaient entreposés.
Une oeuvre exposé était celle qui était ds sa voiture, une tâche de sang la recouvrait. En 1983, j’étais sur le point de partir en exil, j’avais 11 ans. A part la peur des bruits de bombes je ne pouvais imaginer la tragedie humaine qui se jouait à qqs métres de moi, j’étais une petite fille et je pouvais même adoré ces moments où on se cachait ts dans l’abri. Encore une fois la réalité de notre histoire a refait surface, j’avais l’impression que la guerre n’était vraiment pas fini et qu’elle était quelque part en nous tjrs à nous rappeller à l’ordre.